Place de l’Obélisque, 66660 Port-Vendres
Port-Vendres est située sur la côte catalane, à une vingtaine de kilomètres de la frontière espagnole. Son site aurait été occupé depuis la haute antiquité mais ne prendra de l’importance qu’après le traité des Pyrénées de 1659, mettant fin à la guerre franco-espagnole et rattachant le Roussillon à la France, lorsque Louis XIV chargea Vauban de fortifier ce qui était alors le port de la commune voisine de Collioure. Ne pouvant finir ses travaux, ce dernier ne fit ériger que trois constructions défendant le port et toujours visibles aujourd’hui: la redoute du Fanal, la redoute Béar et la redoute de la Collioure (dont il ne reste que la tour de l’Horloge). Un peu plus d’un siècle plus tard, Louis XVI chargea le comte de Mailly, alors lieutenant général du Roussillon, de créer un port fortifié permettant d’assurer un trafic commercial régulier avec l’ensemble de la Méditerranée. Il repris les idées de Vauban et fit appel à l’architecte du Roi, Charles de Wailly pour faire de Port-Vendres une ville nouvelle mais le projet initial fut de nouveau abandonné et seul l’ensemble architectural de la place dite de l’Obélisque sera achevé. Cet espace, dont les grandes lignes sont encore visibles aujourd’hui, est divisé en plusieurs terrasses partant du port et offrant ainsi une perspective aux bateaux rentrant dans celui-ci. Au niveau du quai, le premier palier est bordé par un mur de soutènement décoré de deux fontaines situées dans des niches et avec en son centre un escalier monumental permettant d’accéder à la place principale. Cette dernière, appelée « place carrée » et délimitée par des guérites, accueille un obélisque dédié à Louis XVI en son centre. Son côté Ouest était bordé par une grille fermant un espace occupé par des bâtiments organisés en U. Enfin, une construction couverte d’un dôme fermée la perspective sur la dernière et plus haute terrasse.
Le mur de soutènement de la place carrée.
Si une grosse partie des constructions ont été détruites par les allemands pendant la seconde guerre mondiale, la place carrée accueille toujours l’obélisque, commencé en 1780 et fini neuf ans plus tard, à la gloire du roi Louis XVI et avec l’accord de ce dernier. Construit en marbre des Pyrénées, il a été préservé de la destruction lors de la période révolutionnaire qui l’a tout de même dépouillé d’une partie de ses ornements. Son socle a conservé ses quatre bas-reliefs originaux en bronze représentant les actions politiques majeures du règne de Louis XVI; avec face au port: « L’Amérique indépendante », illustrant l’arrivée du navire royal « le Sensible » le 13 avril 1778 dans le Massachusetts, avec à son bord les copies du traité d’alliance et du traité d’amitiés et de commerce réalisés et signés deux mois pus tôt et ratifiés un mois après par le congrès américain. Ensuite vient le bas relief « La reconstruction de la Marine », représentant Neptune et Amphitrite entourés d’ une marine de nouveau victorieuse après la guerre des Amériques et lien direct avec la création du port militaire de Port-Vendres. Puis « L’abolition de la servitude », où le roi est représenté en train de rendre aux serfs leur liberté, référence à l’édit du 8 août 1779 et enfin « La liberté de commerce », avec une représentation du génie de la France et de la Liberté survolant les océans et garantissant le commerce libre et l’abondance.
Un obélisque à la gloire de Louis XVI
La carapace des quatre tortues représente la voute céleste et la Terre.
Culminant à environ 33 mètres, une fleur de lys couvre un globe terrestre en bronze, le protégeant ainsi de ses feuilles. Les références au Monde se retrouvent également dans les quatre trophées encadrant l’obélisque et représentant les continents connus à l’époque: l’Europe (un buste cuirassé, un bouclier avec cheval, un casque et une tiare papale); L’Asie (un turban, un bouclier avec des croissants de lune et une lampe); l’Afrique (un lion et un éléphant); Et l’Amérique (un crocodile, une coiffe à plume et la représentation d’un indien).L’obélisque, seul monument de l’ensemble architectural à avoir conservé une partie de son ornement original après la Révolution le doit peut-être en tant que symbole de la Liberté. Il n’en reste pas moins l’unique édifice érigé à la gloire de Louis XVI de cette taille toujours visible, mais aussi le seul à faire référence à l’indépendance des États-Unis en France.
Bas-relief représentant l’arrivée des traités d’alliance aux États-Unis en 1778.
Les autres bas-reliefs:
Bas-relief La marine relevée
Bas-relief La servitude en France abolie
Bas-relief La liberté du commerce
2 Comments
Bonjour, je trouve votre article tres interessant. Merci. Auriez vous une photo des autres bas relief. En voys remerciant. Bien à vous
Bonjour,
Je suis ravi que vous ayez apprécié la lecture de mon article, et vous remercie pour votre commentaire.
J’ai rajouté la photo des trois autres bas-reliefs en fin d’article.
Bien à vous