Siège social des éditions Glénat (Ancien couvent des Bernardines)
37 Rue Servan, 38000 Grenoble
L’entrée de l’ancien monastère Saint-Cécile est surmontée d’une statue de Titeuf, personnage de BD bien connu des français. Celui-ci n’a pas été sanctifié, mais est lié à ses occupants actuels, signalant de façon originale leur entreprise.
Avant d’être occupé par la maison d’édition, les bâtiments ont connu plusieurs propriétaires. Ceux-ci sont liés au mouvement de la Contre-Réforme de l’Église catholique romaine (Institué afin de lutter contre l’expansion du protestantisme au cours du XVIème siècle), qui entraina la réforme des ordres religieux et la fondation de nombreux couvents. Le monastère Sainte-Cécile à Grenoble, le 22 novembre 1624, jour de la sainte qui lui donna son nom. Il accueillait des bernardines (congrégation de femmes suivant la règle de saint Bernard) et comprenait une quarantaine de cellule avec entre autre une chapelle et un cloître. Les religieuses l’ont occupé jusqu’à la Révolution qui a marqué un tournant dans l’histoire du couvent: Les vœux monastiques sont d’abord suspendus en 1789 puis interdits un an après. Des scellés sont posés sur la chapelle, les religieuses expulsées et les bâtiments mis à la disposition du ministère de la guerre pour y établir un atelier de production de vêtements pour les militaires alors que la France vient de déclarer la guerre à l’Angleterre et aux Provinces-Unies (Pays-Bas). Le couvent est resté en possession de l’armée pendant plus de deux siècles sauf la chapelle devenue propriété de la ville en 1901. Cette dernière a ensuite subi de nombreuses transformations: convertie en salle de cinéma en 1925, l’étage de son parvis est alors transformé en cabine de projection, entrainant la destruction du fronton de la porte d’entrée et masquant le grand oculus de la façade. La fin de la seconde guerre mondiale voit l’installation d’un bar dancing nommé « l’enfer » dans le chœur des religieuses… Enfin la chapelle est transformé en théâtre dit « Le Rio » en 1974 qui fermera en 1999. Cette occupation continue du monastère Sainte-Cécile, même si elle a engendré de nombreuses transformations malheureuses, a permis en contre-partie, une bonne conservation de son ensemble architectural.
L’ancien monastère est acquis en 2004 par les éditions Glénat avec le but de conserver ce patrimoine tout en y maintenant une activité contemporaine. Cette maison d’édition, fondée en 1969 par Jacques Glénat, est très présente dans le domaine de la BD et des mangas. Originaire de Grenoble, c’est tout normalement que le fondateur a voulu conserver le siège social de la société dans cette ville. Le choix du site a été motivé par la volonté d’un lieu patrimonial fort dans le centre historique. Le chantier de réhabilitation est réalisé par les architectes Jacques Scrittori et Patrick Charra qui ont cherché à redonner son aspect d’origine au monastère. Les différentes transformations sont ainsi effacées, la chapelle retrouve son volume initial et le cloître est restauré. Si les façades ont retrouvé un aspect proche de l’originel, un promeneur non-averti n’aura pas de mal à repérer un élément architectural contemporain. En effet, la niche du portail principal du monastère est occupée par une statue en pierre de Titeuf, personnage phare de la maison d’édition. Non, celui-ci n’a pas été sanctifié mais a été installé ici en mars 2011 sur une idée de Jacques Glénat à l’occasion de la sortie du film et d’une exposition.
Une vidéo de l’inauguration de la statue est visible ici