Portion des remparts le long de la rue Louis Desbrandes, 16000 Angoulême
Angoulême est connue pour son festival de la BD et sa cathédrale, une des seules de style roman en France. La ville historique occupe un plateau dominant un méandre de la Charente. Il a été occupé par un oppidum puis par une agglomération romaine érigée au rang de Civitas (capitale d’un territoire) sous le Bas-Empire (au IVème siècle). La première enceinte de la ville, construite en grand appareil, date probablement de cette période et a été construite avec des éléments en réemploi provenant de monuments civils et funéraires, comme ce fut le cas dans de nombreuses cités à cette époque d’insécurité. Au cours des siècles suivants la ville se développa à l’intérieur de cette enceinte qui sera remaniée plusieurs fois. Au début du XIIIème siècle, les remparts sont agrandis pour protéger le parc du château Neuf, qui est construit en même temps (Il en reste le donjon, aujourd’hui englobé dans l’hôtel de ville). Sur une des tours conservées de cette enceinte se trouve une jambe, sculptée seule sur un bloc de pierre, qui selon la tradition fait référence à une légende ayant eu lieu sept siècles plus tôt.
Le personnage principal est Clovis, roi des francs de 481 à 511 et dont le royaume correspondait alors au nord de la France. Ce souverain est généralement considéré comme le premier roi français et les épisodes de son règne les plus connus sont celui du vase de Soissons et son baptême par saint Rémi, évêque de Reims. En 507, il décida la conquête de l’Aquitaine (Sud-Ouest de la France), franchit la Loire avec son armée et pénétra dans le royaume des wisigoths d’Alaric II. Leur rencontre se fit près de Poitiers, à la bataille de Vouillé durant laquelle Alaric II fut tué et son armée battue. Les survivants se réfugièrent dans Angoulême mais Clovis se rendit d’abord à Bordeaux pour y prendre ses quartiers d’hiver. Il assiégea la ville l’année suivante, évènement raconté par plusieurs auteurs chrétiens. En effet, les remparts de le cité alors réputée imprenable, seraient tombés d’eux-mêmes lors du siège, épargnant ainsi de nombreuses forces à Clovis et témoin de sa protection divine qui ne lui épargna pas une blessure à la jambe. La sculpture grossière de cette jambe fait donc référence à cet épisode connu par les écrits et point de départ du nouvel essor de la vie religieuse à Angoulême. Après la prise de la cité, Clovis a fait notamment reconstruire la cathédrale et fait installer un comte et un évêque francs à Angoulême.
2 Comments
Dans son livre LE MYSTERE CLOVIS Philippe de Villiers ne fait aucune référence à cet anecdote dans le chapitre siège de la ville d’Angoulême. Dommage.
C’est vrai que c’est dommage. C’est le genre d’anecdote qui pimente un récit et qui permet d’ouvrir l’imaginaire.