Mausolée de Théodoric (Mausoleo di Teodorico)
Via delle Industrie 14, 48122 Ravenna, Italie
L’un des édifices les plus marquants de cette période est sans hésitation le mausolée de Théodoric. Sûrement voulu par lui-même, il a été construit vers 520 dans une zone servant déjà de nécropole aux goths, alors en dehors des murailles de la ville. Contrairement aux autres monuments de Ravenne bâtis en brique, il a été érigé grâce à la technique romaine de « l’opus quadratum » (assemblage de gros blocs de pierre taillés), qui avait presque disparu depuis plusieurs siècles. Il a en effet été construit entièrement avec des blocs de pierre blanche d’Istrie, assemblés à joints secs et seulement liés entre eux par l’intérieur grâce à des agrafes de fer. Haut d’une quinzaine de mètres, le bâtiment est divisé en deux niveaux superposés distincts et ne communiquant pas entre eux.
Le niveau supérieur, plus petit, a un plan toujours décagonal mais devenant circulaire à l’intérieur. La différence de taille avec la partie inférieure de l’édifice peut s’expliquer par la disparition d’un déambulatoire couvert dont il ne reste que la base des arcs dans les parois. Les façades sont décorées par des reliefs rappelant les niches du niveau inférieur. Les traces d’un escalier permettant d’accéder à ce niveau n’ont jamais été trouvées, accréditant la thèse de l’unique destination funéraire de la partie supérieure. L’unique pièce est en effet occupée en son centre par une vasque en porphyre dans laquelle les restes de Théodoric se seraient trouvés. Ceux-ci ont probablement disparu dès la prise de la ville par les troupes byzantines. Cette salle est couverte par une calotte circulaire taillée dans un unique bloc de pierre d’Istrie, d’un diamètre de onze mètres, d’une épaisseur d’environ un mètre et d’un poids d’environ 230 tonnes. Les douze éperons perforés disposés sur son contour extérieur ont probablement servis pour fixer les cordes utilisées lors des manœuvres de soulèvement.
De nombreuses hypothèses pour la mise en place de ce monolithe existent dont deux grandes idées ressortent: la première voit l’utilisation d’une rampe de terre en pente douce permettant de faire rouler le bloc de pierre jusqu’au sommet de l’édifice; la seconde, la construction d’un système complexe en bois afin de soulever le monolithe du sol.