Gare SNCF de Rochefort
Place Françoise Dorleac, 17300 Rochefort
Rochefort est une ville de 25000 habitants, située dans une boucle de la Charente non loin de son embouchure dans l’océan. Sa position au milieu de la façade atlantique, au fond d’une grande rade protégée par plusieurs iles et au bord d’un fleuve permettant d’acheminer les matériaux et les denrées depuis l’intérieur des terres amèneront Louis XIV à racheter le château de Rochefort et son territoire en 1665-66 afin d’y aménager un grand arsenal et de reconstituer la flotte française alors en piteux état. Suite à l’accroissement rapide de la population (20000 habitants en quelques années), un plan en damier délimitant une cinquantaine d’ilots est tracé à la hâte sur la structure urbaine pré-existante, puis un système de défense constitué de remparts et de fossés est construit. La première ordonnance d’aménagement urbain est promulguée en 1689 et permet d’assainir la ville en imposant des constructions en pierre, le pavement des rues ou encore le creusement de latrines. La cité vivra ensuite au rythme de l’arsenal qui sera profondément modernisé pendant la révolution industrielle. Au milieu du XIXème siècle, la population augmente fortement pour arriver à 30000 habitants, la ville se développe en dehors de ses remparts et la trame urbaine des faubourgs se densifie. Afin de la rendre moins dépendante de l’activité de l’arsenal, les politiques de l’époque favorisent l’essor du port de commerce fluvial et une gare, appelée gare d’Orléans, est construite à proximité, au bout de la première voie ferrée du département.
La gare de Rochefort construite en 1913 par l’architecte Pierre Esquié
Réalisée dès 1857, cette liaison permettait de relier Rochefort à Poitiers via La Rochelle, puis 10 ans plus tard à Paris grâce à l’ouverture d’une liaison avec Angoulême. Une nouvelle gare est construite en 1878 sur le site de celle d’aujourd’hui pour relier directement la ville à la capitale, à Nantes et à Bordeaux. L’accroissement du trafic entraine la nécessité de la reconstruire dès 1913, ce qui sera fait neuf ans plus tard d’après un projet de l’architecte Pierre Esquié. L’édifice, typique de l’art Déco, se compose alors d’un corps central, coiffé d’un dôme carré à terrasse en faitière de 20m de haut, et de deux ailes avec des grandes baies vitrées rectangulaires se terminant par un pavillon plus haut d’un niveau. Ces derniers étaient à l’origine occupés par le buffet et par les bureaux des employés. Le pignon en plein cintre du bâtiment principal, souligné par l’inscription en mosaïque « CHEMINS DE FER DE L’ETAT » et couronné par les armes de Rochefort, cerne une baie vitrée avec une horloge. En dessous, l’entrée des voyageurs est protégée par une grande marquise et délimitée par deux pavillons latéraux. Ils sont composés d’une baie vitrée rectangulaire, surmontée de trois petites fenêtres, le tout encadré par deux piles décorées de mosaïques géométriques et d’un décor sculpté en forme d’écu. Inscrit en 1984, ce bâtiment est l’une des premières gares à avoir été classée aux monuments historiques.
Les armes de Rochefort
Le hall de la gare
La marquise protégeant le quai suit la courbe de la voie
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