Palais de la Cotilla (Palacio de la Cotilla)
Plaza Marqués de Villamejor, 19001 Guadalajara, Espagne
Guadalajara est une ville d’environ 85 000 habitants au nord-est de Madrid. Elle a été fondée par les arabes au VIIIème siècle avant d’être conquise par les chrétiens trois siècles plus tard. Sa prospérité sera surtout liée à l’ascension de la famille Mendoza au près du pouvoir royal du XIVe au XVIème siècle. Un des bâtiments les plus intéressants de cette ville au patrimoine très riche, le palais de la Cotilla, se trouve dans le centre historique non loin de la concathédrale. Il doit son nom à une certaine Inès de la Cotilla qui était propriétaire des édifices donnant sur la place au XVIème siècle.
C’est un bâtiment de deux étages organisé autour d’un patio avec deux galeries. Ses façades très sobres, sont en brique et sont rythmées par des blocs de pierre apparents. L’entrée principale est encadrée par un portail en pierre blasonnée aux armes du marquis de Villamejor. C’est ce dernier, sous le nom d’Ignacio de Figueroa et sa femme Ana de Torres qui réaménagèrent le palais à la fin du XIXème siècle pour le remettre aux goûts de l’époque. Il resta dans cette famille jusqu’en 1972 quand il fut racheté par la ville pour en faire le centre des Beaux Arts de la ville, ce qu’il est toujours aujourd’hui. La première construction de ce palais remonte probablement au début du XVIIème siècle (il en reste les colonnes du patio caractéristiques de la région de l’Alcarria).
L’édifice doit sa renommée à la décoration d’une pièce d’environ 60m², située au premier étage et donnant sur la façade principale. Appelée le « salon chinois », elle date de la réhabilitation de la fin du XIXème siècle et servait de salon de thé que l’on buvait notamment lors de soirées musicales. Cette salle a conservé son papier peint d’origine, un papier de riz peint dans le style de la dynastie Qing, représentant plusieurs scènes de la vie féodale dans la Chine Impériale. Ces scènes peintes à l’encre, à la gouache et à l’aquarelle sont à séparer en deux registres distincts. Le premier sur trois murs, raconte l’histoire d’un seigneur se rendant dans un village et subissant une tentative d’assassinat. Celle-ci échoue et une fois arrivé au village, il est honoré puis juge lui-même l’assassin. Le second registre, situé au-dessus des deux colonnes en face de l’entrée, représente des scènes de la vie courante en Chine à cette époque. Ce papier peint surprend surtout par les détails apportés aux scènes de la vie d’un village et au nombre de personnages (pratiquement 400). Cette œuvre fut très probablement achetée par Ignacio de Figueroa et Ana de Torres qui résidèrent jusqu’en 1860 à Marseille, port d’où provenaient de nombreuses marchandises de l’Indochine française. Cette pièce traduit parfaitement l’orientalisme de l’époque.