L’opéra est le premier des monuments construits lors des travaux d’agrandissement de la ville de Toulon commencés en 1853 après que sa population ait doublé en 20 ans. Sa façade principale (entrée du public) donne sur une place nouvellement crée à l’occasion et sa façade nord (entrée des artistes), également historiée, borde l’axe Ouest-Est majeur de la nouvelle ville. De style néo-classique, le bâtiment occupe une surface au sol d’environ 2000m² (rectangle de 74x27m). Conçu par les architectes Léon Feuchères et Charpentier Père et fils en pleine révolution industrielle, il est l’un des premiers édifices de spectacle à avoir été conçu avec des poutres métalliques sur une structure en pierre maçonnée. Inauguré en 1862, soit un an après l’attribution du chantier de l’opéra de Paris à l’architecte Charles Garnier (Certains disent qu’il s’en est inspiré), il remplace l’ancien théâtre devenu trop petit et sa salle offrait alors 1797 places (sa capacité a depuis été réduit).

La place Victor Hugo a été crée en même temps que l’opéra.

La salle de spectacle de l’opéra

D’une hauteur de 20 mètres, la grande salle offre des places sur cinq niveaux dont les trois premiers (parterre compris) sont aménagés en forme de fer à cheval et les deux derniers (dont le paradis) en forme circulaire. Elle est couverte par une toile de 15m de diamètre, œuvre de Louis Duveau et soutenue par douze victoires ailées. C’est sur la poitrine de l’une d’elle que les plus observateurs ou plutôt que les personnes déjà renseignées pourront voir une salamandre. Elle renvoie à l’époque où les théâtres en bois et éclairés à la bougie étaient souvent la proie des flammes. Les architectes de l’opéra de Toulon était tellement fiers de leur bâtiment, qu’ils décidèrent de cacher une salamandre pour le protéger du feu. La salamandre est considérée depuis l’antiquité comme un animal se nourrissant des flammes car elles étaient souvent la seule survivante d’incendies. Les constructeurs l’ont donc placée sous la représentation de Méphisto dans la toile du plafond, le lieu le plus probable d’un départ de feu.