Le tronçon de l’A89 entre Brive et Périgueux offre une vue insolite à ses utilisateurs qui peuvent apercevoir un château, ressemblant fortement à la façade sud de la Maison-Blanche. Cette similitude fait dire à beaucoup de personne que la résidence du président américain serait une copie du château situé en Dordogne. Ce dernier, de style néoclassique, a été construit entre 1811 et 1817 par l’architecte Blanchard au milieu d’un grand parc à l’anglaise. Les travaux ont donc commencé une dizaine d’années après la fin de ceux de la Maison-Blanche, qui a été ensuite reconstruite à l’identique après sa mise à sac par les britanniques en 1814. Les portiques n’ont d’ailleurs été rajoutés au bâtiment américain qu’après la construction du château en Dordogne (Le portique elliptique sud en 1824 et le portique droit nord en 1829).
La façade Nord-Est du château est visible de l’autoroute A89
L’histoire est donc plus complexe et l’hypothèse la plus crédible commence dans les années 1780, lorsque le Marquis de Chapt de Rastignac projette la reconstruction du château détruit deux siècles plus tôt et fait établir des plans par Mathurin Salat dit Blanchard. La révolution oblige le marquis à fuir la France pour l’Allemagne et le chantier du bâtiment avec sa colonnade de six colonnes ioniques semi-circulaire, ne commença que vingt ans après son départ. On sait que Thomas Jefferson (futur président des États-Unis (1801 à 1809)), alors ambassadeur en France et grand amateur de vin, s’est rendu Bordeaux où il a visité l’école d’architecture en 1789. Il est donc probable qu’il ait vu une copie des plans du château qui y avait été déposés et aurait très bien pu s’en inspirer puis faire part de ses idées à James Hoban, l’architecte du palais présidentiel. Cette thèse est courante mais il est pourtant plus probable que cette ressemblance ne soit qu’une coïncidence liée aux tendances architecturales de l’époque. Cette architecture symétrique avec une colonnade et un pavillon central se retrouve dans plusieurs bâtiments néoclassiques de l’époque, que Thomas Jefferson a sûrement dû voir lors de ses voyages en France.Quand au château de Rastignac, il en est fait mention pour la première fois en 1483 sous le nom de « Hospitium de Rastinhaco ». Détruit un siècle plus tard, il est, comme nous l’avons vu précédemment, reconstruit au début du XIXème siècle par le marquis Pierre Chapt de Rastignac, alors président du collège électoral du Lot. Servant de lieu de dépôts à des œuvres d’art pendant la seconde Guerre mondiale (dont plusieurs toiles appartenant à une galerie parisienne (dont des Cézanne, Manet, Renoir, Toulouse-Lautrec, Matisse et Van Gogh), cela n’empêchera pas les allemandes de l’incendier en 1944. Entrainant de facto une énigme sur la disparition des tableaux car si ces derniers ne sont toujours pas réapparus, personne ne peut affirmer si ils ont fini brûlé ou si ils avaient été transportés par les soldats allemands et sont toujours cachés aujourd’hui. Le château n’a donc pas fini de faire parler de lui!
Même colonnade de six colonnes ionique, deux volées d’escaliers circulaires symétriques, toit à l’italienne.
La façade Sud-Ouest donnant sur la cour
Restauré après une longue période d’abandon, le château appartient aujourd’hui à des propriétaires privés et n’est pas ouvert à la visite.
Château de Rastignac, 24210 La Bachellerie Le tronçon de l’A89 entre Brive et Périgueux offre une vue insolite à ses utilisateurs qui peuvent apercevoir […]