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La maison de la mer (Haus des Meeres)
Fritz-Grünbaum-Platz 1, 1060 Wien, Autriche
A partir de 1940, des tours de DCA se sont dressées d’abord à Berlin, puis à Hambourg et à Vienne. Servant également d’abri anti-aérien, elles ont été construites par paire: une tour de combat (Gefechtsturm ou G-Turm), armée de canons, était commandée par une tour de commandement avec un radar (Leitturm ou L-Turm). Après la seconde guerre mondiale, leur symbolique et leur architecture massive en béton armé, ont posé la question de leur conservation, car toutes avaient résisté aux bombardements. Celles dans les villes allemandes ont en grande partie été dynamitées (il en reste deux sur quatre à Hambourg, et les vestiges de deux tours sur six à Berlin), alors que toutes sont encore visibles dans la capitale autrichienne. Elles ont été conservés comme témoin de l’histoire, et l’une d’elle est réutilisée de façon plutôt insolite car elle héberge un aquarium depuis 1957.
Trois paires de tours ont été construites à Vienne entre 1942 et 1944 par Friedrich Tamms. En plus, de leur fonction de défense contre les avions, d’abri anti-aérien pouvant accueillir jusqu’à 30 000 personnes, elles comprenaient un hôpital d’urgence, et pouvaient fonctionner de façon indépendante avec leur propre source d’énergie et des puits pour l’eau potable. L’épaisseur des murs (jusqu’à cinq mètres) et des filtres à airs, leur permettaient de résister aux bombes, comme aux attaques au gaz. Leur positionnement forme un triangle couvrant le centre historique de Vienne, la tour qui nous intéresse étant au sud-ouest de ce dernier, dans le parc Esterházy. Nommée 2-L (pour Leitturm), construite en dix mois et haute de 47 mètres, son toit était occupée par un radar, surnommé « Würzburgriese« , qui pouvait être rentré sous un mur en béton armé épais de 3,5 mètres en cas d’attaque aérienne.
La « maison de la Mer » s’y trouve depuis 1957, année de la création de la « Gesellschaft für Meeresbiologie » (Société pour la biologie de la mer). La tour était alors en grande partie vide, et les fondateurs y installèrent le premier aquarium d’Autriche, qui n’occupait alors qu’un étage et demi, pour finir par occuper l’ensemble de celle-ci aujourd’hui, soit onze niveaux d’exposition. La « conquête » de l’édifice s’est cependant réalisée par étape au grès des financements. L’ascenseur d’origine, qui n’était pourtant plus opérationnel depuis la fin de la guerre, n’a par exemple été remplacé qu’en 1998. Les travaux les plus visibles sont les deux grandes structures vitrées qui rompent la planéité des façades: la première, à l’Ouest, a été inaugurée en 2000 après un an de travaux, et accueille une serre tropicale où les animaux se baladent en liberté. La seconde, à l’Ouest, ouverte sept années plus tard, est occupée par une cafétéria, le « Krokipark » (espace des crocodiles), alors que la boutique et l’entrée ont pris place en-dessous, au rez-de chaussée.
Ces travaux successifs, suppriment la majorité de l’agencement intérieur initial, mais ont permis d’effacer en partie la fonction militaire de la tour, et de l’adapter à la « maison de la Mer », offrant entre autre un bassin de 300 000 litres où nagent les requins, ce qui en fait le plus grand aquarium d’Autriche.
Les cinq autres tours sont également toujours debout:
La ville de Vienne est très riche en surprise, ainsi je vous conseille d’aller lire l’article sur les vestiges remplis de symbolisme de la plus vieille synagogue de Vienne, sur l’architecte qui s’est représenté dans une chaire à la fin du XVème siècle, sur une villa liée à deux grands artistes autrichiens, ou encore une machine à habiter.
Les fans de Gustav Klimt sont servi avec son unique autoportrait,et la représentation de ses peintures disparues à l’université.