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Ville de Caderousse, Vaucluse, France
Située dans le champ d’expansion naturel du Rhône, le territoire de la commune de Caderousse a toujours subi ses crues. Le rempart médiéval de la ville devait faire office de digue de ceinture à l’origine (Comme c’est toujours le cas aujourd’hui pour Avignon), puis fut remplacé par une digue de terre attestée en 1470, renforcée sur l’extérieur par un revêtement en pierres sèches et engazonnée à l’intérieur. Cette dernière n’empêcha pas plusieurs inondations au cours du siècle et fut consolidée de nombreuses fois.
Lors de la crue du 31 mai 1856, la plus violente du Rhône qu’a connu la ville, l’eau est montée jusqu’à 7,91 mètres au-dessus du niveau de l’étiage du Rhône (son niveau moyen le plus bas), inondant toutes les maisons jusqu’à l’étage à l’exception de cinq, et renversant quinze édifices. Le désastre fût tel pour la région, que l’empereur Napoléon III a fait le voyage de Paris pour constater les dégâts à Avignon, également touchée. L’état pris alors en charge les travaux de consolidation de la digue de Caderousse, dont une partie a été emportée, à la hauteur de 3/4 des 170 000 francs qu’ils coûteront. Le reste fut partagé par moitié entre la commune et les habitants concernés. L’étude a été réalisée par l’ingénieur ordinaire Rondel, supervisé par l’ingénieur en chef Kleitz.
Commencés en 1860, les travaux consistèrent au rehaussement de 50 centimètres de la digue existante, à l’élargissement de son couronnement à trois mètres, à la reprise du talus extérieur pour en ramener la pente à 45 degrès. Cette dernière est recouverte par un revêtement en pierres maçonnées. Enfin, la digue est complétée par l’ajout d’un parapet maçonné d’un mètre de hauteur. Sa hauteur totale se porte ainsi environ neuf mètres au dessus de l’étiage du Rhône (soit un mètre au dessus du niveau de la crue de 1856), sur une longueur de 1716 mètres percées de deux portes: celle de Castellan au nord, et celle de Léon Roche à l’est (anciennement d’Orange). Renforcées par deux terre-pleins semi-circulaires, ces portes sont bordées par deux rainures, dans lesquelles sont glissés les batardeaux. L’espace entres ces deux rangées de poutres était autrefois comblé par de la terre et du fumier, puis par du sable et du plastique. (Aujourd’hui, seule la rainure extérieure est utilisée depuis des travaux de modernisation.)
Terminée le 24 septembre 1866 (soit une dizaine d’années après la précédente crue), la digue a ensuite pleinement rempli son rôle de protection de la ville. Son centre ne fut plus jamais inondé, aidé aujourd’hui par le contrôle des inondations de la plaine de Caderousse grâce à des déversoirs.
Voir l’article sur le cadastre d’Orange qui quadrillait le territoire de la colonie d’Orange, dont celui de Caderousse.